Mamamia, le restaurant italien dont le chef est un avatar
Mamamia est une nouvelle table italienne située du côté des Champs-Elysées, à Paris. Décor stylé, service efficace et cuisine sophistiquée impulsée par un chef qui n’existe pas vraiment.
Voilà un chef qu’on ne soupçonnera pas de harceler ou brutaliser sa brigade. Trop bien élevé ? Certainement. Trop prudent ? Assurément. Trop respectueux ? Evidemment. Trop humain ? Pas vraiment mais très occupé à concocter les plats de Mamamia qui raviront ses clients. Ne cherchez pas ! Ce jeune homme au physique très instagramable, dont les photos avec Brad Pitt, Angelina Jolie et autres stars ornent les murs des toilettes, n’existe pas ! Ou disons que Giovanni di Pomidoro est le premier chef italien virtuel. Un avatar créé par IA (intelligence artificielle). Une idée originale d’Alex Bril, fondateur et co-propriétaire de Yeeels, groupe à l’origine de l’enseigne Verde dont on trouve des tables à Paris, Megève, Ramatuelle et Dubaï…Des restaurants festifs où l’ambiance compte autant que le contenu de l’assiette.
Giovanni di Pomidoro, le chef avatar
Son prénom Giovanni, jeune en italien, contient une promesse d’éternité. Son patronyme Di Pomidoro se rapproche, à une lettre près, de « pomodoro », la tomate ! C’est dire si les créateurs du lieu se sont amusés en imaginant ce personnage décrit comme un «Belâtre, un brin macho, charmeur, impatient, mais bourré de talents ». Cet homme-là a-t-il une fiancée, une vie sociale ? Même pas ! « Totalement dédié a ce qu’il fait à Mamamia, il vit au dessus du restaurant avec sa Mamma pour son pire cauchemar et votre plus grand plaisir ! ». Bien joué ! Cette somme de clichés sur l’Italien pur jus attise la curiosité : la cuisine de cet avatar est-elle virtuelle elle aussi ou bien réelle ?
Le décor
Mamamia est installé dans un cadre très spacieux pour lequel le chef vise 300 couverts sur 2 services, le soir. Si spacieux qu’on ne craint pas d’avoir à se serrer sur les banquettes moelleuses ou dans les allées. Inspiré de courants artistiques des années 60, principalement l’Arte Moda, le décor est chaleureux, chic et confortable. Somptueux sans être tape-à-l’œil. Ses tons terracotta, beige, ocre jaune attirent le regard sans le saturer. Au plafond, un jardin suspendu rassemblant de somptueux bouquets de fleurs séchées confère au lieu un certain dépaysement.
Les larges allées ne facilitent pas seulement le déplacement des serveurs, elles leur permettent également de danser. Oui, danser sur les titres qu’enchaîne le DJ qui ne craint pas de faire grimper les décibels. Les convives sont invités à bouger, chanter, s’amuser dans une ambiance ultra joyeuse et décomplexée. Plus besoin de chercher une boîte de nuit après dîner puisqu’on peut se déhancher entre deux bouchées de gnocchi et une gorgée de Spritz.
Copyright Mammamia
L’accueil de Mamamia
Trois jeunes filles vêtues d’un pantalon blanc taille haute, coupé un peu au-dessus de la cheville et d’un chemisier mêlant terracota, rose vénitien et blanc, donnent le ton. Souriantes, remuantes (difficile de résister à la sélection du DJ ), elles incarnent à la fois le chic vestimentaire cher aux iIaliens et le côté festif de la Botte. On a beau être près des Champs-Elysées, l’endroit n’est pas guindé. Au-dessus de leurs têtes, un écran diffuse une video du chef avatar nous souhaitant la bienvenue.
Le service rapide sans être empressé
Vêtus dans les mêmes coloris que les jeunes femmes de l’accueil, les serveurs sont souriants, attentifs, rapides sans être empressés. On peut chez Mamamia dîner très vite ou prendre son temps sans être bousculé. Et, chose rarissime dans les endroits à la mode aujourd’hui, les serveurs savent noter votre commande sur un carnet avec un stylo. Oui, cela existe encore ! Preuve qu’ils sont encore intelligents et n’ont rien d’artificiel !
La carte de Mamamia
Proposant des spécialités allant des Pouilles à la Toscane, la carte fait la part belle aux denrées précieuses. Truffe, caviar, homard mais aussi langoustines et poutargue sont présents à chaque étape du repas.
4 antipasti entre 13 et 18 € dont les Grissini, ricotta à la truffe (14 €), du Moliterno à la truffe, parmesan 24 mois et vieux balsamique (13€), et la Focaccia, caviar et jambon de Parme (18€). Parmi les 5 plats proposés entre 26 et 47 €, des Gnocchi, jus de veau truffé, pecorino (28€), les Ravioles de homard, agrumes confits et lavande (37 €), des linguine au caviar et à la poutargue (47€). Et l’Osso bucco al tonno della mamma (38€). Il y a 3 plats à partager dont le T-bone maturé alla Fiorentina pour 2 personnes (155 €), Les Langoustines nacrées, romarin et moutarde de Crémone (28 €) et l’incontournable Burrata Generosa de 250 g avec crème glacée, huile d’olive et tomates marinées (31€).
Les 2 pizzas sont dans l’air du temps : L’une s’appelle Truffe (45 €), l’autre Burratina (24€). L’offre est courte mais on n’vient pas pour ça. Pour finir, 4 desserts de 12 à 17 € dont un Tiramisu à partager (16 €), une Panna cotta avec crémeux de pistache truffé (17€) Glace italienne à la stracciatella (12 €), une Tarte citron meringué avec sorbet au limoncello (14€).
Pourquoi y aller et avec qui ?
Pour découvrir de belles recettes bien équilibrées. Des portions justes qui laissent de la place pour le dessert. On y va pour fêter un anniversaire, enterrer une vie de fille, de garçon ou un gros chagrin. Ou encore simplement partager sa bonne humeur. On évitera d’y amener sa vieille tante acariâtre, célibataire et allergique à la jeunesse. Tant de vitalité et de musique pourrait la faire collapser. À moins qu’elle ne soit déjà sourde. On n’emmènera pas non plus le boyfriend ou la girlfriend dont on veut se séparer. Avec toute cette musique et cette ambiance up tempo, on n’est pas sûr qu’il ou elle entende et comprenne la portée du message. S’y rendre pour redécouvrir la joie d’être ensemble et de communier autour de bons plats dans une ambiance chaleureuse qui fera oublier les mois de confinement.
Isabelle Aithnard
