COVID 19 à Paris : les nouvelles mesures commentées par Massimo Mori

Le restaurateur italien Massimo Mori réagit à l’annonce des nouvelles mesures anti-COVID19 dans la capitale.  

Les indicateurs de surveillance alertant sur la diffusion de la contagion dans la capitale et sa proche banlieue, les autorités ont mis en place à partir de demain, mardi 6 octobre 2020, des restrictions s'appliquant à Paris et aux communes de la petite couronne. Les restaurateur Massimo Mori, propriétaire du Mori Venice Bar et gérant de l'Emporio Armani Caffè & Ristorante, intervient dans ce contexte inédit. 

Le protocole pour les restaurants parisiens : la parole à Massimo Mori

Nous avons recueilli les propos de Monsieur Mori. Un certain soulagement transparaît dans ses mots, même si le ton reste grave.

Aujourd’hui nous sommes un peu moins pessimistes, mais la situation n’est pas simple. 

A partir de demain, notre travail quotidien sera ultérieurement compliqué et nous ne pouvons pas savoir quel sera le réel impact des nouvelles actions que nous allons mettre en place. Cela n'empêche que nous soyons déjà en train d’apporter les modifications nécessaires pour nous conformer aux nouvelles mesures. 

Les deux restrictions les plus contraignantes sont sans doute liées à la distance d’un mètre entre chaque client et à la limitation à six convives par table. Les deux se traduisent en une réduction importante des recettes et impliquent des aménagements dans l’organisation de la salle. La limite de six personnes par table va décourager les groupes de familles et d’amis qui viennent consommer le week-end. L’application des la distance d’un mètre à déjà réduit notre capacité d’accueil du 30% à l’Armani Caffé et du 15% au Mori Venice Bar. C’est toutefois mieux que si la mesure avait été durcie et la distance portée à 1mt50. Cela nous aurait obligé à renoncer au 50% des places avec des pertes qu’on peut imaginer. 

Pour ce qui concerne la traçabilité des commensales, nous proposerons des petits cartons à remplir avec adresse mail et numéro de téléphone que nous allons ensuite coupler avec les tickets de caisse. De cette façon, ça sera plus facile de fournir les informations aux autorités et apporter notre support pour l’identification des cas-contacts.

Il y encore des zones d’ombre. Nous attendons de savoir s’il faudra indiquer à l'extérieur la capacité des places totales (et comment) et si un dispenser de gel hydroalcoolique devra être présent sur chaque table. 

Une nouvelle source d'inquiétude pour les restaurateurs

Lors de la conférence de presse tenue aujourd’hui, lundi 5 octobre 2020, la maire de Paris Anne Hidalgo et le préfet de police de Paris Didier Lallement ont annoncé de nouvelles mesures anti-COVID 19. Les restrictions en question ont un impact direct sur l’activité des restaurateurs travaillant sur Paris et dans les villes des départements situés aux portes de la capitale (Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne) qui sont désormais considérées comme zones d'alerte maximale, ainsi que la Guadeloupe et la métropole d'Aix-Marseille.

Si les bars devront être fermés à partir de mardi, les restaurants pourront rester ouverts aux horaires habituels “sous réserve du strict respect d'un nouveau protocole sanitaire" (déclaration du préfet de police de Paris). En pratique, les professionnels de la restauration devront enregistrer l’identité de tous les clients et limiter à six le nombre de convives par table. Toute consommation debut est interdite. La promotion de l’application Stop-Covid est encouragée.

En revanche pas de durcissement concernant la distanciation d’un mètre entre chaque personne et, contrairement aux restrictions imposées dans la ville de Marseille jusqu’au 5 octobre, les exercices de restauration ne seront pas obligés de fermer à 22h. Ils ne seront pas non plus contraints à prendre la température des personnes accédant à leurs établissements (une habitude qui s'est installée chez certains de nos voisins européens) ni à se soumettre (ainsi que leur personnel) à des campagnes de dépistage massif.

En attente de l'arrêté du préfet qui fixera les modalités définitives d’application de ce protocole, les restaurateurs s’interrogent sur une ultérieure réduction de voilure qui pose de sérieux problèmes de viabilité. Une des plus grandes sources d'inquiétude découle du temps d'application des nouvelles mesures. Les quinze jours annoncés pourraient être prolongés en absence de signes d'améliorations. Cet éventuel prolongement serait un nouveau coup dur pour le secteur.

Dans la photo Massimo Mori. Droits réservés.