Léo Mallo, pizzaïolo, offre 600 pizzas aux étudiants niçois

Par Isabelle Aithnard

Tous les lundis, le pizzaïolo de Gairaut Pizza soutient les étudiants démunis en leur donnant une margherita. Une initiative solidaire bienvenue.

D’aussi loin qu’il s’en souvienne, Léo Mallo, pizzaïolo depuis 20 ans, s’est toujours montré actif sur le terrain de la solidarité. Pas un Noël sans préparer de colis pour les SDF et les personnes âgées, ni s’inquiéter de ceux qu’ils ne revoyaient plus l’année d’après. Déjà en 2014, il créait La Pizza du Cœur avec le Secours Populaire. En 2020, lors du 1er confinement, ce Niçois de 45 ans participe à la préparation et la livraison de colis pour les policiers dédiés aux rondes de nuit. Depuis le 15 février, il offre des margheritas (8 €), aux étudiants fragilisés par la crise sanitaire. « Je viens d’une famille italienne modeste. Mon père, ouvrier dans le bâtiment, et ma mère ont élevé 8 enfants dans 40 m2. La France nous a beaucoup aidés et mes parents m’ont appris à secourir les autres, quelles que soient leurs origines, couleur et religion. Nice compte environ 40 000 étudiants dont 8 à 10 % sont en difficulté».

150 pizzas tous les lundis

Pour eux, tous les lundis, 150 pizzas sortent du four de Gairaut Pizza, son restaurant (30 couverts) installé sur le boulevard du même nom. A l’origine de ce geste, plusieurs échanges avec Younès Zouine, fondateur de l’association Don du temps. Cet ambulancier de 40 ans multiplie les actions de soutien aux plus défavorisés. Sur Facebook, début février, Léo Mallo lance un appel pour aider les jeunes en situation de précarité. Son post est partagé 1 400 fois. Il décide alors de consacrer son jour off, le lundi, à la réalisation de repas chauds et de pizzas pour les étudiants. Un pizzaïolo et un copain l’aident en cuisine puis des bénévoles de Face 06 (Fédération des Associations & Corporations Étudiantes des Alpes-Maritimes) les livrent.

L’incertitude de pouvoir continuer

Aucune subvention n’étaye cette opération. « 2-3 personnes donnent un billet par-ci par-là pour que l’élan puisse aller à son terme. Dernièrement, une mamie logée en HLM et qui vit avec 400 € mensuels m’a donné 15€. C’est énorme ! ». Impacté par cette crise comme ses pairs, Léo ne se plaint pas puisque la VAE fonctionne bien. « Le matin quand je me lève, que je suis en bonne santé et que le ciel est bleu, je me sens très très riche ». Seul bémol? La fatigue et l’incertitude de pouvoir continuer. « C’est épuisant et financièrement, on n’y arrivera plus. Fort heureusement, je ne suis pas le seul à agir sur Nice ». A la date du 8 mars, Léo aura donné 480 repas et 600 pizzas aux étudiants.